Léonor, la quarantaine, qui après avoir fait le bilan d’une vie désastreuse, décide, avec froideur et détachement, d’en finir. Elle veut commettre l’acte loin de Paris. Au volant de sa voiture, elle laisse faire le hasard qui la conduit sur un petit chemin de terre au bout duquel elle découvre une étrange maison. Sur le seuil, un chien immobile semble attendre quelque chose. Ou quelqu’un. La maison est à vendre. Léonor apprend par l’agent immobilier qu’elle était habitée par un auteur de thrillers, mystérieusement disparu. Mourir peut attendre : un intrigant trio se met en place et Léonor se trouve happée dans un Cluedo grandeur humaine où le chasseur devient le chassé, où le mort saisit le vif et où les apparences sont faites pour être trompeuses. Dans ce troisième roman, Florence Herrlemann explore, d’une plume élégante et efficace, les ambiguïtés troublantes de trois personnages à la fois fragiles et invincibles, sombres et lumineux.

C’est un roman choral qui met en scène Léonor. Dans un premier temps les chapitres alternent comme les narrateurs. On fait la conaissance de ces personnages hors du commun, sans savoir pour certains, s’ils sont réels ou non, pour d’autres, sans savoir où ils sont et où ils vont.

Au fil de l’histoire, les liens se tissent visibles, invisibles. Chacun essayant de composer avec ce qui lui arrive.

Florence Herrlemenn réinvente l’art de l’instant. Elle en traque l’indicible, elle puise dans des sources vives, des élans intérieurs. Elle « joue » subtilement, délicieusement avec les mises en abîmes, les effets d’écho .. jeux de masques et de rôles, jeux de mots/maux et de miroir, jeux de vérité et de mensonges …. Jeux dangereux qui nourissent le dispositif narratif.

Récit aussi ponctué d’italliques mordantes, percutantes de musique qui résonnent tantôt comme une rengaine, tantôt comme une déflagration.

Avec humour, sensibilité et une noirceur ambiante, ce roman se lit comme un film. C’est authentique, mélancolique, poétique, énigmatique, surnaturel et terrifiant.

Des références à la musique et à la littérature renforcent la puissance d’évocation tel un conte initiatique, une fable humaine tout autant sociale et féministe.

Autour d’un personnage complexe , l’auteure réussit une fois de plus une autopsie sensible des relations humaines. C’est BRILLANT

Par la grâce de son écriture , Florence Herrlemann nous livre un roman bouleversant que l’on lit d’une traite dans une urgence fébrile.

« Ou le dernier coquelicot » est un bijou noir de finesse et de puissance, un cocktail explosif du passé qui percute le présent !

Rien n’est démenti, dans ce troisième roman, le talent de Florence Herlemann éclate à chaque page !

MAGISTRAL !

Aucune hésitation, allez à la rencontre de cette auteure hors pair !

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