Le mensuel Marie Claire organise un concours lui permettant d’attribuer le prix du futur écrivain. En 2006, pour la première fois, les auteur(e)s de premiers romans étaient les seul(e)s à participer. Sur le thème imposé “changer”, 300 manuscrits se sont disputé les faveurs du jury. C’est à l’unanimité que le prix a été décerné à Isabelle Kauffmann pour son roman aussi insolite que captivant. ” Ne regardez pas le voleur qui passe” entraîne le lecteur sur les traces de l’énigmatique Lose, personnages inquiétant capable de voler des fragments de vie à ceux dont il croise le regard. Une quête haletante jusqu’au bout de l’étrange.

J’ai découvert cette magnifique auteure avec “les corps fragiles” (cf chronique dans la rubrique “à suivre” ! ). Ici il s’agit de tout autre chose, d’une autre ambiance, d’un autre univers mais la plume est toujours sublime !

Le roman se déroule comme un film, caméra à l’épaule, prise de sons en direct au plus près du lecteur. Son écriture s’adapte à chaque scène. Les mots sont justes, percutants… c’est bouleversant.

L’histoire nous prend et ne nous lâche plus. Chaque phrase se déploie sur nous, déploie sensations, images et vérité. Quelque chose d’à la fois insaisissable et qui pourtant s’impose. Expériences limites qui dépassent les récits possibles au delà des mots et pourtant c’est bien par les mots que le livre parvient à mener son lecteur/ sa lectrice à retrouver au plus profond de lui même l’écho de ce qui est écrit.

Je suis de celles qui pensent que les écrivain(e)s ont accès à l’âme des gens par une connaissance très intime de leurs personnages même secondaires. Lose, Diane et Zora héros venus d’ailleurs nous entraînent dans les tréfonds de la dépendance amoureuse, opposée à la constance et au réconfort de l’amitié.

C’est aussi une belle réflexion sur l’écriture.

En un mot comme en cent : lire “Ne regardez pas le voleur qui passe” c’est “s’offrir” dangereusement à des sensations que l’on a pas anticipées. Mais impossible d’y échapper. L’énigmatique Lose, sérial killer “cérébral”, Diane irrésistiblement attirée malgré le danger et Zora, l’amie prodigieuse qui tente de la maintenir dans la lumière…

Bravo pour ce premier roman, quelle réussite !

On en redemande !!!!

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